Ce week-end, j'ai déjeuné avec toute ma famille chez mes parents.
J'ai beaucoup de mal à faire un compte-rendu de mes émotions et sentiments à l'égard de ce déjeuner parce qu'il m'a paru irréel (comme mon quotidien en ce moment, d'ailleurs). Je n'ai pas de meilleur mot: j'ai eu l'impression qu'il était irréel, comme "en décalage" avec la réalité.
Bien entendu, j'ai eu de l'appréhension le matin. Bien entendu, j'étais un peu tendue au début du repas. Mais si les choses se sont détendues au fur et à mesure du déjeuner et des papotages sur tout et rien, j'avais la curieuse sensation de ne pas reconnaître ma relation à mes parents. Que ce soit mon père ou ma mère, j'avais l'impression de ne pas les avoir vus depuis très longtemps, de ne plus les connaître. Peut-être ai-je aperçu à quel point nous ne sommes pas intimes?
Je voyais mon père en grande discussion avec ma soeur, ma mère qui échangeait des recettes avec ma cousine, mes beaux-frères qui rigolaient dans un coin avec mon homme. Et moi, je me sentais bien (je n’avais pas peur), mais étrangère à ma famille. C'était vraiment étrange.
Je n'ai pas évoqué mon opération, ni avec ma mère, ni avec ma soeur. Pourtant, j’ai pensé plusieurs fois la semaine dernière à leur en parler à cette occasion, de vive voix et les yeux dans les yeux. Mais là, ça me paraissait incongru, je n'en voyais plus l'intérêt (je ne le vois toujours pas d'ailleurs).
Je me suis toujours sentie "décalée" par rapport à ma famille, mais là, c'était flagrant à quel point je ne suis pas proche d'eux. Je me demande comment ça se fait. Est-ce que ça vient uniquement de moi? Pourquoi ma soeur est-elle si intime avec eux (en tout cas, elle le paraît) alors qu'il y a cet espèce de mur transparent entre eux et moi, mur qui empêche toute discussion profonde? Est-ce que c'est trop tard pour mettre en place une relation différente? En ai-je seulement envie? Je ne sais pas. Je suis un peu perdue, là, il faut dire.
Lorsque mes parents tentent de se rapprocher de moi en prenant de mes nouvelles, en s'intéressant à ma vie, j'esquive, je papote mais je ne leur parle pas de ce qui me tient à coeur, comme s'ils ne pourraient pas comprendre. Comme si ça ne servait à rien.Je ne peux pas me découvrir, me livrer à eux. C'est fou comme je ne leur fais pas confiance, au fond.
C’est bizarre, ce truc cassé entre nous. Il a toujours été là, je le sais bien, et pourtant j’ai eu la sensation de le découvrir, samedi.
lundi 26 mars 2007
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
5 commentaires:
Je retourne juste pour dire que je continue à traduire ton blog. Si tu, ou quelqu'un veut le lire tu peux le trouver ici. Et veuilles me dire s'il faut le corriger.
La version anglaise a été lue dans beaucoup de pays différents comme Russie, le Japon, plusieurs pays africains (Malawi, Kenya, Djibouti, Egypte) et bien sûr les Etats-Unis, le Canada et l'Australie.
C'est vraiment gentil de ta part de continuer à traduire mes mots, chère A. et de les rendre ainsi accessibles aux anglophones.
Si tu veux bien, j'aimerais mettre un lien à ton blog sur le mien.
Merci beaucoup en tout cas, de ce que tu fais. Je te promets d'aller voir très vite tes traductions (ce soir je pense).
A bientôt A.!!
Je serais bien content si tu mettrais un lien à mon blog. J'espère que je n'ai pas fait trop d'erreurs en traduction!
Mon français me quitte quand j'essaie exprimer mes sentiments - mais je te souhaites bonne chance et bon courage, et je sais définitivement que tu vas réussir.
Et pour aller directement a la traduction le lien est celui
Voilà qui est fait, chère A.
Encore merci pour tes encouragements. Je voulais aussi te dire que ton français reste très bon :)
Enregistrer un commentaire