J'ai passé un excellent samedi. Pourtant, ce n'était pas gagné: j'ai dû me lever tôt pour aller à ma séance mensuelle de groupe de thérapie et je n'avais absolument pas envie de m'y rendre et de passer la journée à écouter les autres progresser en restant mutique sur ce qui m'arrive.
Le problème c'était que soit je parlais de mon excision au groupe et alors je pourrais travailler sur les questions qui me turlupinent en ce moment et qui s'y rapportent (comme par exemple cette incapacité à me réjouir longtemps ou cette certitude que ma vie ne sera qu'une succession d'obstacles à franchir), soit je n'en parlais pas, ce qui m'épargnerait d'avoir à parler de quelque chose de difficile et d'intime mais alors, mon travail serait faussé puisque la base de mes angoisses ne serait pas connue.
Je savais que je ne pouvais pas ne pas leur en parler. D'abord pour moi, par respect pour moi et pour pouvoir continuer ma thérapie de groupe. Et ensuite pour eux, à qui j'ai dit en Janvier qu'il m'était arrivé quelque chose de terrible étant petite. Ce n'était pas juste de ne pas leur dire de quoi il s'agissait et de les laisser imaginer tout et n'importe quoi.
Seulement, je ne savais pas comment aborder le sujet, comment le leur dire. Jusqu'au moment où j'ai pris la parole, je n'avais toujours pas décidé si j'allais leur en parler. D'autant que tout le groupe n'était pas là (il manquait 3 personnes) et que bon, tant qu'à me jeter à l'eau, autant que ce soit une seule et unique fois.
Et puis j'ai ouvert la bouche. Et malgré ma peur, malgré mon indécision, je leur ai raconté tout ce qui s'est passé depuis la séance de Janvier. Les mots me venaient simplement et même si je me suis sentie au bord des larmes à plusieurs reprises, je n'ai pas eu à me forcer pour leur parler.
Je n'ai pas eu honte du tout. Je ne me suis pas sentie gênée non plus. Je les ai tous regardés dans les yeux, l'un après l'autre. Je trouve ça fou parce que ça n'a pas été difficile pour moi.Ca m'a fait un bien! J'étais super contente, vraiment ravie et je le leur ai dit.
Ils ont paru émus et m'ont remerciée de la confiance que je leur avais accordée. Certains m'ont dit qu'ils penseraient à moi le 16 Mai et qu'ils étaient sûrs que tout se passerait très bien pour moi.
Je suis très fière de ce que j’ai fait samedi.
Je suis fière de moi et je crois, à l'heure où j'écris ces lignes, que samedi, en parlant de mon excision et de ma future opération, je me suis un petit peu pardonnée d'avoir été excisée.
dimanche 18 mars 2007
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5 commentaires:
Bravo, Papillon, tu étends tes ailes. :)
C'est formidable.
Merci Claude.
Dès que je pense à cette séance, c'est plus fort que moi, je souris. Je pense que mon cheminement psychologique n'est pas terminé mais ça fait du bien de savoir que je l'ai entamé.
c'est merveilleux Papillon ! C'était déja bien courageux de ta part de témoigner sur ce blog, mais là, tu as franchi une sacrée étape en en parlant devant des gens que tu connaîs !
Oui Shiloune, c'est un autre pas en avant dont je suis très fière. J'ai eu la sensation de me dégager un peu de la responsabilité de ce qu'on m'a fait et honnêtement, quand je me remémore comment je me suis sentie après mon récit et tout l'après-midi, c'est à dire merveilleusement bien, je trouve ça incroyable parce que je n'avais pas envisagé cette éventualité une seule seconde pendant très longtemps.
Quelle force de caractère tu as, bravo.
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