Quand j’ai appris lors de ma consultation que j’allais être anesthésiée généralement, je n’ai pas eu peur des risques que cela impliquait. Je n’y ai pas pensé une seconde.
En fait, ça m’a intriguée, cette anesthésie générale. Je me demandais comment ça faisait, si on rêvait, si on se souvenait de quelque chose ou si ça se passait comme un claquement de doigts : on ne se rappelait pas s’être endormie et hop ! On se réveillait dans une autre pièce. Etre anesthésiée, pour moi, c’était quelque chose de mystérieux, de singulier et d’intéressant. J’étais curieuse de vivre cette expérience.
Grâce à mes lectures sur le net et aux commentaires de Fafa, j’ai enfin une idée de ce que ça fait d’être anesthésiée. En gros, ça va être comme quand on actionne un interrupteur. A un moment je serai dans ma chambre et l’instant d’après, j’ouvrirai les yeux en salle de réveil. Je ne vais rien percevoir de l’opération en elle-même, en somme.
Eh bien, cette idée m’interpelle et me chiffonne un peu. A la pensée de n’avoir aucun souvenir de l’opération, j’ai moins envie de connaître les effets d’une anesthésie générale.
J’ai toujours su que j’avais été excisée. Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours su qu’on m’avait amputée. J’ai même toujours su que c’était mon clitoris qui avait été coupé, même à l’époque où je ne savais pas à quoi ça servait.
Pourtant, je ne me souviens pas de l’excision elle-même. Je ne me souviens ni du lieu, ni des personnes qui étaient là, ni de la douleur, ni de ce qui est arrivé ensuite. Tout ce qui m’est resté, c’est cette certitude d’avoir été mutilée.
Quand, en thérapie, j’ai essayé de me remémorer ce moment-là, j’ai échoué. Tout au plus me sont venues à l’esprit quelques images fragmentaires dont je n’ai jamais pu déterminer si elles étaient réelles ou fabriquées par mon esprit ou encore tirées d’un film que j’aurais vu il y a très longtemps. Je n’ai jamais réussi à me rappeler.
Pendant un temps, même après avoir entamé ma thérapie, j’avais tendance à penser que, puisque je ne m’en souvenais pas, c’était que ça ne m’avait pas tant impactée que ça. Si ça avait eu des conséquences importantes sur moi, ça aurait marqué ma conscience, ça m’aurait hantée, c’était évident.
Du coup, non seulement j’ai eu beaucoup de mal à lier mes problèmes à cet événement mais en plus, il ne me paraissait pas « légitime » de le faire, puisque je ne me souvenais pas du tout de mon excision. J’ai passé des mois et des années à chercher ailleurs les causes de mes difficultés.
Lorsque j’ai enfin compris que l’origine de nombre de mes angoisses était mon excision, mon incapacité à me rappeler ces instants là m’a désespérée. J’étais persuadée que pour m’en remettre, pour pouvoir m’en éloigner enfin, il fallait impérativement que je m’en souvienne. Sauf que je n’y arrivais pas. Et je m’en voulais beaucoup. J’ai lu sur Internet des récits de femmes se souvenant de cet horrible moment alors qu’à l’époque elles aussi n’avaient que 3 ou 4 ans et je ne comprenais pas. Je me disais que j’avais un problème, quelque chose qui ne fonctionnait pas comme il fallait dans ma tête. Pourquoi moi, je ne me souvenais pas de mon excision?
Ma psy m’a expliqué que dans des situations très traumatisantes, quand on ne peut pas supporter ce qui est en train de se produire, il est fréquent de se protéger en s’évanouissant. Comme un fusible qui saute en cas de surtension. Et que c’était sans doute ce qui m’était arrivé au moment où on m’a mutilée. Je me suis sans doute protégée comme cela : en perdant connaissance.
Je ne sais pas pourquoi, mais quand je pense à ce probable évanouissement, j’ai l’impression qu’en réalité je suis morte pendant qu’on me mutilait puis que mon cœur s’est remis à battre et que ma conscience est revenue parce que je ne voulais pas mourir. Non, je ne voulais pas mourir. Quoi qu’on me fasse, je voulais y survivre. C’est comme ça que je m’explique ce qui s’est passé. Et ça me donne envie de pleurer à chaque fois que j’y pense…
Ma psy m’a dit que ce n’était pas nécessaire de me rappeler, que ça n’entraverait pas mon travail de reconstruction psychique. Je ne voyais pas comment c’était possible. Elle m’a alors rappelé l’intense panique qui me prend parfois lorsqu’une figure d’autorité me demande quelque chose d’imprévu, que je ne maîtrise pas, ou que je ne sais pas faire (ça m’arrive surtout au travail) ou encore lorsque je dois faire quelque chose qui me paraît risqué ou lourd de conséquences. Dans ces cas-là, si je creuse mon émotion, je réalise que j’ai littéralement peur de mourir. Ma psy m’a expliqué que cette panique est la réminiscence de ce qui s’est passé ce jour-là, de l’émotion que j’ai ressentie. Comme un écho du passé. Elle m’a expliqué que dans ces situations-là, j’avais accès à mon excision, à mes émotions et mes sentiments de l’époque, et que je pourrai m’en libérer en travaillant sur ces moments de crise.
Ca ne m’empêche pas de vouloir savoir précisément ce qui s’est passé. Je ne sais pas vraiment dans quel but, mais j’ai la sensation que de m’approprier ce moment-là me rendrait un peu de dignité. Si je savais en détail ce qui est arrivé, je n’aurais plus la sensation d’avoir été un objet qu’on a abîmé. Il n’y aurait pas que mon corps et mon inconscient qui porteraient l’empreinte de cet événement. En le faisant entrer dans le champ de ma conscience, j’aurais la sensation d’avoir été un sujet à part entière, ce jour-là.
Alors savoir que je ne me rappellerais pas plus de mon opération de reconstruction que de mon excision, ça me trouble. Comme lors de ma mutilation, ma conscience n’assistera pas à ma reconstruction. Mais cette fois, je ferai attention à mémoriser en détail de tout ce qui se sera passé avant et tout ce qui se passera après l’opération en elle-même.
Ainsi, je l’espère, je garderai dans ma conscience l’importance de ce qui se passera le 16 Mai prochain et je pourrai m’appuyer dessus pour continuer ma route.
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20 commentaires:
Mon expérience n'a rien à voir avec la tienne, et c'est justement pour ça que je te la raconte. Pour que tu aies un point de vue totalement différent, non pas sur l'excision, mais uniquement sur l'anesthésie. J'ai très peur des hôpitaux. Rien que les visites avec les anesthésistes, je les passe presque en sueur, à avoir le coeur qui bat, qui bat... J'ai été anesthésiée (généralement) deux fois. Les deux il a fallu me donner un calmant pour "m'endormir" avant l'anesthésie. Ils ont dû bien sûr me réveiller pour me faire compter au moment de la piqûre, histoire d'être sûr que je m'endormais bien pour de bon, évidemment. Et les deux fois, le moment du réveil a été une panique totale, surtout la première fois, où je ne savais pas que le passage du tuyau pour la respiration pouvait irriter la gorge et que j'aurais une sorte d'extinction de voix dans les deux ou trois premières heures. J'ai paniqué, vraiment, cru que je ne pouvais plus parler (et quand on sait quelle bavarde je suis, on imagine quel désastre ce fut pour moi ;-), y'a qu'à voir la longeur de mes commentaires...). Une fois dans la chambre, je paniquais à nouveau d'être à l'hôpital, et je ne pensais qu'à une chose : partir.
Cela peut paraître peu rassurant, mais mon but n'est pas de t'effrayer, au contraire, puisque tu as raconté que les visites s'étaient très bien passées pour toi. Là où je veux en venir, c'est que l'anesthésie peut finalement être un soulagement. De la même façon que dormir m'a empêché de paniquer, de la même façon que tu t'es peut-être évanouie lors de ton excision, ton corps te protège de ce qui peut t'effrayer en t'endormant et en te soustrayant à ces facteurs de peur.
J'ai lu (dans une interview du docteur Foldès) que si l'opération se faisait sous anesthésie générale, c'était justement pour ne pas raviver le souvenir de l'excision et créer un état de panique, justement. Imagine que si tu n'étais pas anesthésiée, ce soit le contraire de ce que tu penses qui se produise : au lieu de te dire "on me reconstruit, ça va aller mieux", tu t'affoles en revivant brutalement des images que tu cherches à raviver sans y arriver (avec ta psy, par exemple). Je pense que tu vivrais beaucoup moins bien le reste de l'opération et surout l'après-opération.
De la même façon que quelque chose a changé dans mon corps pendant mes deux anesthésies, quelque chose va changer dans le tien pendant la tienne. Au réveil la douleur t'y fera penser, peut-être. Mais les calmants, l'environnement, t'empêcheront peut-être d'en prendre conscience réellement. La consience viendra petit à petit, quand tu réussiras à vivre avec ce qui a été ajouté (comme moi j'ai appris à m'habituer qu'il manque quelque chose). Il ne faut pas que ce soit trop brutal. Et il est des choses que ton corps te cache pour ton bien et qu'il n'est pas forcément nécessaire d'aller débusquer (comme te l'a dit ta psy pour les souvenirs que tu veux retrouver).
Ce commentaire est très long, et peut-être un peu brouillon, mais ce qu'il faut en retirer c'est que l'important, dans ton opération, ce n'est pas que ce qui va se passer pendant l'heure où tu dormiras, mais uniquement la différence que tu trouveras au niveau du ressenti. Comme tu dis vouloir le faire, je t'encourage à essayer de garder en mémoire tous les détails, avant, et après, mais pas seulement dans l'après immédiat, les jours et les semaines suivantes. Pour faire la différence entre la femme que tu étais, et celle que tu es devenue. Mais ne focalise pas sur l'heure de conscience qui va t'être "volée", je ne pense pas que ce soit le plus important, ce n'est qu'un passage...
Comme Chloé l'a dit, en te réveillant, ton corps aura des sensations liées à l'opération, et donc aura tout de suite conscience de cette reconstruction !
Je te souhaite bon courage de tout coeur.
Merci de ton commentaire Chloé. Il me fait envisager les choses différemment. Au fond, ce qui me fait peur, je crois, c'est ne pas percevoir de différence, justement. Le commentaire d'une jeune femme sur le blog d'Hélène (elle a dit se sentir "toujours excisée dans sa tête") me hante un peu et je me dis que si j'ai conscience d'avoir été opérée, ça me fera une borne à laquelle m'accrocher pour justement ne pas me sentir comme elle dans ma tête...
Bonjour et bienvenue Coco! Merci de ce que tu me dis. J'espère en effet que mon corps saura que j'ai été reconstruite. Mais aussi que ma conscience le saura.
bonjour Papillon,
je suis venue voir ton site sur les conseils d'Hélène.
je l'ai lu entierement et sache que ce que tu écris me touche beaucoup.
je te souhaite un tres bon 16 mai.
Bonjour et bienvenue Chani! Je crois bien qu'à l'instar de mon anniversaire, je vais faire du 16 Mai un jour national :)
Bon, là ,je fais la maligne, mais je n'ai jamais attendu avec autant d'impatience que le 16 Mai 2007 arrive!!!
Bonjour Papillon, je suis tombée par hasard sur ton blog, alors que je cherchais justement des informations concernant la reconstruction du clitoris. Comme toi, j'ai été excisée, et apparemment contrairement à mes soeurs, il semble que je sois la plus affectée par ce "drame". Je voulais te remercier d'avoir, tout au long de tes messages, partagé tes peurs, tes doutes, tes interrogations, ton envie aussi d' avoir une sexualité épanouie et surtout, d'avoir eu le courage de franchir le pas. A bien des égards, je me retrouve, et le fait qu'au moment où je me décide (enfin)à passer à l'acte, je tombe sur tes témoignages, c'est, selon moi, un bon présage. Merci encore pour toutes les informations techniques que tu as transmises (concernant la consultation avec le Dr Foldès, le coût de l'opération...), tu n'imagines pas combien ces informations sont précieuses et porteuses d'espoir! Je ne sais pas si ces quelques mots vont apaiser tes craintes concernant ta future opération, en tout cas je te soutiens et t'encourage en pensée et te remercie infiniment.
Bonjour chère promeneuse anonyme et bienvenue ici.
Je suis très touchée par ton message en ceci qu'il prouve que mon blog est utile à d'autres jeunes femmes qui ont ou vont sauter le pas et se faire opérer pour se sortir de l'excision. Comme toi, j'ai été bien plus touchée par mon excision que ma soeur (enfin, à ce que j'en perçois puisque le sujet est hautement tabou entre nous). Je suis contente pour toi que tu te sois décidée à te faire opérer.
Je suis, à présent, impatiente d'être au 16 Mai, et j'essaie de ne pas trop y penserr (je suis sûre que comme ça le temps passera plus vite :)
J'espère que mon blog te servira de nouveau (bientôt la rencontre avec l'anesthésiste) et je te remercie d'avoir laissé ce si gentil message.
A bientôt, j'espère!
Bonjour papillon
J'ai deux grands souvenirs d'anesthésie générale, ou plutôt je n'en ai aucun et youpi, heureusement ;o))))
En revanche, j'ai de mauvais souvenirs d'une anesthésie locale car les choses ont commencé à mal tourner lorsque, prise de panique, j'ai commencé une crise de spasmophilie et n'ai plus pu respirer...
Ce que tu entreprends repose sur la confiance, celle que tu peux accorder au Dr Foldes en premier. Il opère sous anesthésie générale, c'est sa décision médicale. Tu sais, on ne prescrit pas une anesthésie générale lorsque c'est inutile.
Tout ira bien.
En général, on donne une pré-médication qui rend aimablement groggy.
Au moment de l'anesthésie proprement dite, on te demande de compter de 10 à 1: il me semble que je n'ai même pas réussi à dire 9, j'étais déjà endormie.
On ne rêve pas sous anesthésie.
A une époque, je m'évanouissais souvent, en effet pour me soustraire à des situations qui m'étaient insupportables. Je peux te dire que l'anesthésie est plus agréable, vu qu'on est entre les mains d'un professionnel qui surveille ce qui se passe ;o)
Pour ce qui est des souvenirs, quel besoin d'avoir le souvenir d'un coup de bistouri, franchement?
Je pense très souvent à un chirurgien qui m'a sauvé la vie, je t'assure que je me fous de ne pas avoir senti ni vu de lames ni d'avoir entendu l'équipe se passer des outils.
Avant de te lire, je n'avais d'ailleurs même jamais envisagé d'être le témoin de cette phase.
Une opération ne se réduit pas au bloc d'intervention, c'est quelque chose de plus vaste qui va de la décision à la cicatrisation physique et la reconstruction psychique.
Le patient y joue un rôle, les médecins aussi, chacun sa place et chacun son temps.
Tu as le trac sans doute. Et tu voudrais peut-être contrôler ce qui se passera?
Ou peut-être fantasmes-tu que l'une n'effacera les effets de l'autre que si les conditions sont comparables?
Tu as le droit d'être opérée dans le confort d'une clinique moderne, par une équipe humaniste et bien équipée, je t'assure ;o)
Biz amicales
Non, Lili, ce n'est pas vraiment un besoin de contrôle qui m'anime, là. Pour le côté chirurgical de tout ça et même pour le côté médical, je fais aveuglément confiance au docteur Foldès et à son équipe. Ce qui me perturbe, c'est le côté "whizz!!! Ca y est, tu as à peine cligné des yeux et c'est déjà fait, on t'a reconstruite, tu ne t'es rendue compte de rien, hein?". Je ne sais pas, le fait que ce soit comme "magique", ben ça me stresse un peu, parce que ça me fait paraître l'opération comme anodine.
Et effectivement, mon excision m'a longtemps paru anodine parce que y'a eu ce "abracadabra! Voilà, c'est fait" qui m'a fait minimiser la chose.
Alors bon, je me dis que d'une part, whizz ou pas, je saurais, au moins intellectuellement que cette opération n'est pas anodine et que d'autre part, il y a, comme tu le dis, tout le reste, de la décision à la cicatrisation.
Tout ce reste qui distinguera cette opération-ci de mon excision pour laquelle il n'y a pas eu d'"avant" (du moins pour moi qui ne soupçonnais rien) et où l'après ne fut que souffrance, tabou et silence...
Papillon, ce qui te gêne peut-être dans l'anesthésie, c'est l'idée d'être dépossédée de ton corps, mais tu sais, lorsque tu as été excisée, même si tu ne t'en souviens pas (et peut-être que c'est tant mieux), tu as dû souffrir énormément. Et si tu ne t'en souviens pas, c'est sûrement aussi que ton cerveau t'a protégée de souvenirs insupportables.
C'est quand on ne peut plus supporter qu'on s'évanouit, qu'on perd conscience, qu'on oublie.
La reconstruction, si tu n'étais pas anesthésiée ce serait sûrement tout aussi insupportable, je veux dire sur le plan douleur physique. Il me semble qu'on anesthésie pour te faire du bien. Peut-être que tu as peur aussi de lâcher le gouvernail en étant anesthésiée.
Ce sont juste des idées que j'ai comme ça.
En tout cas, tout ce qui peut apporter à ton bien-être ne peut pas être mauvais ;)
J'ai été anesthésiée pour d'autres raisons, et ce n'est pas du genre et hop, tu es dans une autre pièce et tu ne te rappelles de rien. Tu te réveilles petit à petit, ON te réveille, et tu reprends petit à petit les rênes du pouvoir ;)
En te lisant Claude, je réalise qu'en effet, j'avais une vision du type interrupteur de l'anesthésie, je ne percevais pas le côté graduel de l'endormissement et du réveil,progression qui pour moi est une bonne chose parce qu'elle me permettra de me souvenir de ce moment (j'ai toujours eu assez peu confiance en ma mémoire, il me faut toujours emmagasiner beaucoup de détails pour être sûre de garder la trace d'un événement).
Et puis, c'est vrai, ça m'est apparu à la lecture du commentaire de Lili et ça m'apparaît bien plus clairement maintenant que je te lis, je crois que j'ai, derrière cette crainte de ne pas être marquée par l'opération en elle-même, l'idée que la reconstruction physique ne marchera que si elle est identique "à l'envers" à l'excision, la somme des deux s'annulant et moi me sentant libérée.
Je réalise aussi que l'une des valeurs qu'on a voulu m'inculquer, c'est que pour gagner le paradis, il faut beaucoup souffrir avant. Alors le paradis en première classe et sans souffrance, c'est séduisant mais j'ai encore ces vieux réflexes pas terribles dont je dois, dont je vais me débarrasser.
En ce qui me concerne, l'endormissement a été soudain, le reveil a été graduel et difficile,
j'avais l'impression de lutter pour me reveiller, mais vraiment une lutte éprouvante contre mon corps, je ne voulais pas me rendormir parce que je voulais ce que m'on avait fait si toutefois on m'avait fait quelque chose,je voulais voir de mes propres yeux,
crois moi tu n'oublieras pas l'opération, jamais, car tu vas voir qu'il y quelque chose de plus en toi, même quand je marche dans la rue je sens mon clitoris et là je sais qu'il y eu une opération,
je pense que l'anesthésie générale est preferable, avec une anesthésie local tu pourrais avoir un choc, te dire pendant heure "mais qu'est ce qu'ils me font? " et surout tu pourrais avoir mal
l'operation en elle même, l'acte chirurgical, tu ne vas pas le vivre, mais quelques heures après quand tu vas voir le Docteur Foldes entrer dans ta chambre et t'expliquer la suite des evenements , là tu saura qu'il y vraiment eu quelquechose, certes ce quelquechose t'échappe, mais il a existé et c'est là le principal
Je passe aussi par là via le site d'Hélène... Et tu m'as tellement touchée que je ne peux m'empêcher de te rassurer.
J'ai souvent été anesthésiée, et je peux te dire que la technique a énormément évolué en 20 ans. Aujourd'hui, l'endormissement est "agréable", ainsi que le réveil, qui ressemble effectivement énormément à un réveil normal, avec des gens bienveillants qui s'occupent de toi, bien au chaud dans ton cocon. Plus de nausée, plus de douleur... Ca c'est pour le côté technique.
Maintenant, d'un point de vue psychologique, on a l'impression que la souffrance te donnerait l'impression de mériter cette reconstruction ("pour gagner le paradis, il faut beaucoup souffrir avant"). Oui, et bien le 16 mai, ce n'est plus le moment de souffrir. Toute cette souffrance, c'est en ce moment que tu la vis, c'est depuis tes 3 ans que tu mérites ton paradis ! Ce qui reste n'est qu'un passage, et je pense que tu t'y es suffisament prépérée pour qu'il soit réussi...
Je te souhaite beaucoup de courage et penserait très fort à toi le 16 mai...
Oui, je reviens parce que je viens de lire le commentaire de fafa qui dit: "avec une anesthésie locale tu pourrais avoir un choc, te dire pendant des heures "mais qu'est ce qu'ils me font? ""
Et elle a cent fois raison.
En fait, lors d'une opération, j'ai eu une rachis anesthésie, c'est un genre de péri-durale, mais beaucoup plus forte. J'en ai un souvenir affreux parce que j'avais l'impression de ne plus pouvoir respirer. Et puis lors de l'opération, il n'y a presque pas eu de bruit, j'ai eu l'impression que ça durait des heures, je ne voyais rien, bien sûr, j'entendais vaguement des choses mais ne sentais rien. C'était une TVT, qui consiste à mettre une sorte de soutien sous la vessie, donc le champ opératoire cachait totalement le bas de mon corps. Ne rien voir, ne rien entendre et être consciente, j'ai trouvé ça très difficile. Puis j'ai eu un moment de vague et me suis retrouvée dans une autre pièce. J'ai demandée quand on allait m'opérer, et on m'a dit que c'était fini...
Je crois que j'aurais préféré une anesthésie totale.
En tout cas, fais-toi une liste de questions à poser à l'anesthésiste et n'hésite pas à les poser, même si elles t'ont l'air idiotes.
L'anesthésiste m'avait dit que c'était comme une péridurale et je n'ai pas pensé à lui demandé quelle était la différence.
C'aurait été à lui de me l'expliquer, mais la psychologie n'est pas à la portée de tous les médecins. Et puis ils ne sont pas dans notre tête et il y a des gens qui préfèrent avoir tous les détails et d'autres qui préfèrent ne pas savoir.
Bon, j'arrête de divaguer. Bon weekend et n'oubliez pas de voter!
Vous avez raison, toutes les 3. Fafa et Claude, quand vous me dites qu'être consciente mais ne pas voir ce qu'on me fait serait angoissant et toi Steph_Hassan, quand tu me dis qu'il faut que j'en finisse avec la souffrance comme passage obligé pour gagner ma reconstruction.
Il faut vraiment que j'abandonne cette idée de valorisation des événements par la douleur (plus tu souffres, plus l'événement est important). Bon, je vais travailler là-dessus.
Et puis Fafa, ça me fait rêver quand tu dis que tu sens ton clitoris même en marchant. Je ne sais pas pourquoi, mais je crois bien que ça me rassurerait de le sentir, comme ça, par inadvertance.
Claude, la liste de questions à l'anesthésiste est une excellente idée, je trouve. Je vais m'en préparer une...
A choisir, je préfère l'anesthésie totale justement pour ce trou dans ma mémoire. La douleur post opératoire (quand il y en a) suffit à se rappeler qu'il y a eu quelque chose !
Hauts les coeurs !
Allez, je repasse t'encourager ;o)
Tu n'as rien à acheter ou racheter, tu sais, pas de prix à payer.
Et de toutes façons, non, la douleur n'est pas une monnaie d'échange.
La douleur ne vaut rien.
Et pour les questions à l'anesthésiste, bonne idée de faire une liste.
Merci Lili et Lalita! :)
j'ai été opérée plusieurs fois dont une grosse anesthésie générale et une intervention sur les os du visage. Vu qui t'opère, tu auras une bonne anesthésie, dans de bonnes conditions de réveil. Avec une anesthésie générale légère (sans aide respiratoire) j'ai rêvé (un cauchemard du quotidien : les gamins ne voulaient pas faire leurs devoirs... tu imagines le truc !) mais avec une anesthésie générale importante (et assistance respiratoire) là pas de rêve ni de cauchemard. Juste un moment où le temps est suspendu. Mais tu sais on compense avec ce temps, on y pense tellement avant ! ;o) Bon et je n'ai pas eu de problème d'irritation de la gorge à cause du tuyau ni rien, aucune séquelle, un réveil doux. J'ai les dents fragiles, je l'ai signalé, sinon il suffit de répondre aux questions de-s anesthésistes et tout va bien ! C'est bien normal que tu te fasses du souci. Le calmant qu'on te donne la veille, il aide aussi à relâcher totalement le corps, à le détendre, c'est pourquoi s'il est proposé, il vaut mieux l'accepter simplement. Et comme en général on dort mal la veille, autant le prendre. Bonne chance à toi et bon courage aussi !
Merci pour ces précisions Emelire. Je prendrai le calmant, je pense. Déjà que je ne dors plus très bien depuis plusieurs semaines, je pense que la veille, en effet, je ne vais pas fermer l'oeil.
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