Mercredi, ça a fait six semaines que j’ai été opérée. L’heure est venue de faire un petit bilan.
Douleurs : 1/10
Ma période de souffrances post-opératoire est loin derrière moi. Elle n’a finalement duré qu’une dizaine de jours. Ensuite, pendant deux ou trois semaines, il y a eu les tiraillements et un sérieux inconfort quand je restais debout trop longtemps, voire une douleur diffuse mais bien présente si vraiment je poussais le bouchon trop loin.
Mais bon, ça ne m’est pas arrivé plus d’une fois ou deux (j’apprends très vite à me ménager quand l’alternative implique de souffrir). Enfin, il y a eu la détestable période de repousse des poils. J’ai eu furieusement envie de me gratter durant une semaine à peu près.
Mais maintenant, la guerre du mal physique est terminée. J’ai étrangement presque oublié ce que ça faisait.
Alléluia.
Cicatrisation : 8/10
Mon clitoris est toujours bien rose.
En revanche, toute la zone autour a retrouvé une couleur normale. L’ensemble de mon intimité a d’ailleurs dégonflé et n’est pratiquement plus sensible.
En parlant de sensibilité, contrairement à ce que je croyais, je ne sens pas encore mon clitoris «de l’intérieur». Je n’ai plus mal, je le sens «de l’extérieur» quand je croise les jambes, mais c’est tout pour l’instant. Je patiente, je patiente.
Je continue à faire des toilettes intimes avec de la Bétadine diluée. Le plus souvent, c’est 4 fois par jour mais il m’arrive de plus en plus souvent d’oublier la séance de fin d’après-midi et de me cantonner à 3 nettoyages.
Normalement, ce traitement devrait être modifié la semaine prochaine. J’ai rendez-vous avec le docteur Foldès et il m’a dit qu’il me prescrirait une crème pour parachever la cicatrisation. J’espère qu’il n’y aura plus autant d’ablutions intimes à faire, parce que j’en ai assez, là.
Les fils ne sont toujours pas tombés. Ils vont s’incruster dans mes chairs si ça continue, j’en suis sûre.
L’autre grande contrariété que j’éprouve, c’est que je ne distingue toujours pas mes petites lèvres. Soit je suis plus que nulle en anatomie féminine (et pourtant je me suis documentée), soit il y a un problème et elles sont encore trop gonflées. Du coup, la peau étant tendue, elles se fondent dans les grandes lèvres et c’est pour cela que je ne les vois pas. Enfin, c’est la théorie que j’ai élaborée ce matin. Verdict la semaine prochaine.
Démarche : 9/10
J’ai retrouvé ma démarche. J’irai même jusqu’à dire qu’elle est plus féminine, vu que mettre des jupes me fait remuer du popotin. En réalité, j’aime de plus en plus ça, me balader en jupe ou en robe. Je m’habitue de plus en plus à l’aspect de mes jambes (leur joliesse doit dépendre du point de vue. Vu de ma fenêtre, elles sont un peu bof, mes jambes, quand même). J’irai presque jusqu’à dire que j’aime ma silhouette en jupe…
Seulement, si j’ai retrouvé ma vitesse de croisière lorsque je marche, je ne cours pas encore vraiment. Je n’ose pas y aller franco et je me contente de trottiner précautionneusement. Même sous une pluie battante. C’est dire à quel point j’ai peur de me faire mal. Il va pourtant bien falloir que je me lance un jour, mais pour l’heure, j’ai la frousse.
Moral : 7/10
J’ai des hauts et des bas. Pas d’euphorie ni de grosse déprime mais bon, mes démêlées avec mes parents ont laissé des traces. Ca fait 3 semaines que je ne leur ai pas parlé et je n’en ressens pas du tout l’envie, là. Je suis comme blasée. J’ai besoin de mettre cette distance entre nous. Mais je ne sais pas jusqu’à quand et ce qu’il y aura au bout.
Du côté de ma thérapie aussi, j’ai mis mes parents de côté. Il me faut le temps d’assimiler ce qui s’est passé ces derniers temps. En ce moment, je travaille sur les mythes que je me suis construit pour maintenir mon estime de moi-même à flot. J’en suis à un stade où elle n’a plus besoin de ces bouées et il faut que je m’en défasse. C’est drôlement difficile, je trouve. Parce que j’ai peur de ce qui se passera quand il me faudra avancer sans ces béquilles. C’est comme lorsqu’on enlève les petites roues au vélo d’un enfant…
Avec le recul, je réalise l’aide inestimable qu’a été la possibilité de mettre des mots sur ce que je ressens. Chez ma psy, bien entendu. Et aussi ici, sur ce blog. Je crois vraiment que j’aurais pu m’empoisonner en n’élaborant pas toutes ces choses qui m’ont traversées par le passé et encore maintenant…
Sexe : 3/10
Je m’inquiète de plus en plus par rapport à la reprise, imminente j’espère, de ma vie sexuelle. Ca nous manque, à mon homme et à moi.
Mais j’ai très peur que le méli-mélo corporel me fasse mal. Déjà, le frottement contre mon clitoris me glace d’effroi. Vu l’effet que me fait un pauvre jean, je n’ose imaginer ce que la peau et les mouvements de mon chéri pourraient causer comme douleur. En fait, pour l’heure, j’associe tout contact avec mon clitoris à une idée de douleur intense.
A la limite la pénétration me fait moins peur, vu qu’il y a des positions qui permettraient qu’il n’y ait pas trop de frottement avec mon clitoris. Mais même là, j’appréhende beaucoup.
Je crois que j’ai, en outre, besoin du feu vert du docteur Foldès avant de me lancer. Je veux être sûre que je ne cours aucun risque sur le plan médical. Je ne veux pas avoir de complications ou je ne sais quoi de désagréable et que j’aurais pu éviter en ne batifolant pas à tort et à travers.
Forme Physique : 6/10
Je ne sais pas si c’est lié, mais je suis épuisée. Franchement crevée même. C’est simple, je me traîne. C’est comme si, après une tension soutenue, je m’étais relâchée et que j’accusais le coup. J’ai tout le temps sommeil et je m’endors dès que je suis allongée. Vivement les vacances…
Sport : 0/10
J’en suis la première étonnée mais mes séances (sporadiques, je l’avoue) de piscine ou de jogging me manquent.
Pourtant, j’attends de voir le docteur Foldès avant de reprendre mes activités. Je ne veux pas retourner à la piscine et chopper une horreur qui m’obligerait à suivre un traitement pendant encore de longues semaines.
Arrêt du tabac : 6/10
J’ai craqué.
Plusieurs fois.
C’est nul, je sais, je sais.
Je crois qu’avant l’opération, j’avais trop peur que le fait de fumer puisse nuire à ma reconstruction (ça pouvait entraver la cicatrisation) et je me tenais à carreau.
Maintenant que j’ai été opérée et que je ne suis pas morte sur la table, je n’ai plus d’épée de Damoclès suspendue au dessus de la tête.
Alors bon, à l’occasion de fêtes, j’ai fumé une ou deux cigarettes, bêtement, dans la liesse du moment.
Ensuite, j’ai racheté un paquet que j’ai entièrement fumé.
Ce n’est pas bien du tout, je sais, je sais.
Je suis toute contrite. Je vous assure que je me flagellerais si je n’avais pas ce petit problème d’intolérance à la douleur. J’ai honte. Et encore plus depuis le regard déçu que m’a lancé mon homme quand il m’a prise sur le fait.
Je suis patchée de nouveau depuis quelques jours, je ne veux pas retomber dans cette addiction.
Surtout que je me demande si ça n’explique pas le fait que ma cicatrisation n’est toujours pas finie après les 6 semaines prévues.