Mes vacances furent topissimes. Il y avait tout ce qu'il fallait: du soleil, des siestes, des balades, de grosses tranches de rigolade, des barbecues, de la légèreté, du romantisme, de l'insolite, des découvertes, tout quoi. Mes vacances furent excellentissimes et bien trop courtes. Elles m'ont fait beaucoup de bien.
Ayant obtenu la bénédiction du docteur Foldès le 4 juillet dernier, j’ai pu me baigner sereinement dans l’océan. Pas de picotement, ni de brûlure, ni rien du tout. RAS. Remarquez, je n'avais pas d'appréhension, vu que ma chère intimité était totalement cicatrisée, avait pris une taille discrète fort satisfaisante et s'était recouverte d'une couleur marron rassurante, avant que je quitte Paris. Autant dire que toutes les conditions étaient réunies pour que les vacances se passent bien.
En outre, pendant mon séjour estival, il y a eu un évènement majeur dans mon cheminement.
Le 15 Août est une date à marquer d'une pierre blanche.
Le 15 Août, ça a fait six semaines pile que j'appliquais, chaque matin, après ma douche, une noisette de JONCTUM sur mon clitoris et ses environs. Six semaines, c’était la durée de la prescription du docteur Foldès.
Et donc, le 15 Août, j’ai effectué mon petit soin du matin pour la dernière fois.
Je n’ai plus de soins à faire. C’est fini, terminé. Je ne suis plus convalescente.
Ca m’a fait bizarre, je le dis tout net. J’étais tellement habituée à appliquer des produits sur mon clitoris que j’ai été ébranlée, le matin du 16 Août, au sortir de ma douche, quand je n'ai pas eu à le faire. C'est vrai, si on ajoute aux six semaines qui venaient de s'écouler, les sept semaines de bétadine diluée quatre fois par jours, on obtient une vraie routine de la toilette intime. J'avais pris le pli. J’ai même hésité quelques minutes à prolonger de quelques jours l’application de JONCTUM, histoire d’être sûre. Mais n’ayant pas trouvé de quoi je voulais être sûre au juste, j’ai laissé tomber.
Je n’ai pas été déboussolée bien longtemps, ceci dit. J’ai très vite été très contente que la phase de cicatrisation soit terminée.
J’ai été contente, mais pas euphorique. Ma réaction lorsque j’ai réalisée qu’une page se tournait a été plutôt mesurée. Il s’agissait plutôt de satisfaction que d’une joie violente. Ca m’a fait plaisir, en fait. C’était un grand sourire, toutes dents dehors, plutôt qu’un gros cri de joie accompagnant des bonds dans tous les sens.
Le chapitre « opération » de ma reconstruction est pratiquement clos.
Pratiquement, seulement.
Parce que, rien n’étant jamais parfait en ce bas-monde, mes satanés fils ne m’ont toujours pas lâchée. Ils se sont un peu distendus, je sais maintenant très précisément où ils sont, je les sens, mais ils s’accrochent, ils s'incrustent même, ces saligauds. Et ça m’agace drôlement, là. En fait ça m’énerve à chaque fois que j’y pense.
Je leur laisse exactement deux semaines pour se rendre. Dans deux semaines, j’ai rendez-vous avec ma gynécologue et j’espère bien qu’elle m’en débarrassera.
Enfin bon, cette contrariété n’a pas porté ombrage à ma libido qui s’est épanouie au bord de la mer. J’en suis la première étonnée, mais j’ai maintenant bon appétit. Pourtant les sensations « de l’intérieur » ne sont pas encore là. Je ne sais pas, je retrouve le plaisir de faire l’amour sans craindre les foudres de la douleur. Mon homme en est ravi.
Vraiment, ces vacances m'ont fait du bien.