Bon, j’en ai marre, là.
J’en ai marre que la cicatrisation soit si longue. Les fils ne sont toujours pas tombés. Pfff… J’ai l’impression que cette satanée convalescence ne se terminera jamais. Heureusement que je suis nomade maintenant, hein ? Parce que j’ai le sentiment que je vais devoir faire 4 toilettes intimes par jour jusqu’à la fin de ma vie.
J’en ai assez que mon clitoris soit encore rose et si gros. En plus, je ne sais même pas à quoi il est censé ressembler. Toutefois, ce matin, j’ai pu constater qu'il avait réduit de volume. Eh bé! Il était temps! Ca fait quand même cinq semaines que j’ai été opérée. Pfff…
Et je ne parle même pas de mes petites lèvres. Celles-là, heureusement que je sais qu’elles ont aussi été réparées, hein ? Parce que je ne les vois toujours pas.
Ne vous pressez pas les filles, hein? Montrez-vous quand vous serez prêtes, ok? Je suis là, je sèche sur pied en vous attendant alors surtout, ne vous gênez pas pour moi, hein? Prenez tout votre temps!
Il faut que je sois patiente et j’ai bien fait de faire cette démarche, m’a répété mon homme ce matin. Je suis totalement d’accord.
Mais là, aujourd’hui, j’en ai ras-le-bol.
J’ai envie de reprendre ma vie sexuelle, le batifolage me manque de plus en plus.
J’ai envie de retourner à la piscine et de nager avec des palmes.
J’ai envie de pouvoir courir après un bus ou de monter les marches des escaliers quatre à quatre.
Mais bien entendu, il faut que j’attende. Encore et encore. Pfff….
Déjà il y a cette cicatrisation physique qui lambine, mais, comme si ça ne suffisait pas, il y a ma reconstruction morale qui s’avère bien plus compliquée que je ne le croyais.
Dans mes rêves éveillés de grande naïve, j’avais imaginé que mes parents me demanderaient platement pardon, pleurant à chaudes larmes et jurant qu’ils s’en sont voulus depuis le jour de mon excision. J’avais imaginé qu’ils me raconteraient la vérité sur ce qui s’est passé ce jour-là. Et que moi, je parviendrais à leur pardonner de m’avoir fait tant de mal.
J’avais un second scénario où mes parents, choqués que j’entreprenne une reconstruction, m’engueulaient vertement. Moi je me défendais en leur disant à quel point ils avaient foiré comme parents et qu’il fallait bien que je me prenne en charge. Après, on se fâchait et on ne se parlait plus de toute notre vie, ce qui n’était pas grave pour moi parce que je m’en sortais toute seule.
Bien entendu, ce n’est pas du tout comme ça que ça s’est passé. Ni réconciliation dans les larmes ni rupture définitive dans les cris. Non, à la place, il s’est passé que mes parents n’ont pas moufté. Ou plutôt mon père n’a pas moufté. Ma mère, elle, m’a peut-être bien menti. Et je me demande quel est le pire des deux: me mentir ou ne pas me parler.
Il faut dire que j’ai fait une chose assez dangereuse. Sur un coup de tête, j’ai écrit à ma sœur pour lui poser une question. J’avais besoin de savoir si ma mère avait participé ou non à la décision de nous exciser. J’avais besoin de savoir si elle m’a menti au téléphone, quand elle m’a dit qu’elle n’y était pour rien.
Hier matin, dans mon lit, m’est venue la lumineuse idée de demander à la seule autre personne susceptible de le savoir : ma sœur. Qui avait 6 ans à l’époque et qui s’en souvenait peut-être. Dans l’e-mail que je lui ai envoyé dès que je me suis levée, je lui ai demandé pardon à l’avance de lui faire remuer des souvenirs douloureux et puis je lui ai demandé si elle se souvenait de quelque chose qui pourrait me permettre de faire toute la lumière sur la participation éventuelle de ma mère.
Elle m’a appelée tout à l'heure (grosse surprise, ce coup de fil, je pensais qu’elle ne me répondrait pas, en fait) pour me dire qu’elle ne se rappelait rien de bien probant mais qu’une fois, lorsqu’elle était adolescente, mon père et elle en avaient parlé. Et il lui avait dit que s’il était entré dans une colère aussi épouvantable, c’était parce que lorsque ma mère avait suggéré qu’il serait bon que nous soyons excisées, il lui avait formellement interdit de nous faire mutiler et qu’elle l’avait fait quand même. Mon père a dit à ma sœur qu’il avait couru au dispensaire près de son village pour demander des vaccins contre le tétanos pour nous deux…
Purée, ça m’a vrillé le cœur d’apprendre que mon père a parlé à ma sœur de notre excision alors qu’il est mutique avec moi. Franchement, j’ai une énorme boule de bowling en formation dans la gorge, quand j’y pense. C’est quoi exactement son problème avec moi? Pourquoi il ne me parle pas, à moi? Hein? Pourquoi n’ai-je donc droit qu’au silence, moi?
Et alors ma mère, je n’en parle même pas. On dirait bien qu’elle m’a menti. Oui, on dirait bien qu’à la lecture de ma lettre, ma brave mère s’est précipitée sur son téléphone pour me fourguer un pur mensonge. N’est-ce pas chouette, ça? Je suis en train de découvrir l’étendue de ma colère contre elle et je peux vous dire qu’elle est monumentale.
Elle m’a menti !!!
Enfin, si j’en crois ce que ma sœur dit que mon père lui a dit puisqu’il ne me parle pas, à moi.
Il y a des jours comme ça où je n’en peux plus. Des jours où j’ai envie d’arrêter les frais. Aujourd'hui est un jour de ce genre, un jour gris cendre.
J’en ai vraiment terriblement marre, là.
16 commentaires:
Rien qu'en te lisant, j'ai la rage avec toi, là...
Tu veux qu'on crie ensemble très très fort pour faire sortir toute l'énergie négative ?
bonjour Papillon,
si ta colère était une couleur, ce serait quelle couleur??
si c'était un son ou un bruit, ca ressemblerait à quoi??
une odeur?
une sensation?
un goût?
A bientôt
mumu
Chère Papillon,
Il y a des jours comme ça où tout semble aller à vau l'eau. Mais rien qu'à te lire, je sais que tu as suffisamment de caractère pour surmonter ces moments(en plus, tu as le soutien de ton homme).
Si je peux me permettre un conseil, c'est d'essayer de ne plus te focaliser sur le(s) coupable(s), le mal a déjà été fait, dis-toi qu'une nouvelle vie va démarrer pour toi.
Je pense aussi, que la frustration n'aide pas beaucoup, mais bon, tu auras tout le temps de profiter de ton chéri quand tu seras guérie.
C'est facile pour moi de te dire tout ça mais ce ne doit pas être très évident pour toi car tu es la seule à savoir ce que tu vis actuellement, mais vraiment, je te demande de positiver et de te projeter dans quelques petites semaines!!
Au fait, le Dr Foldès t'avait-il précisé la durée de la cicatrisation?
La PATIENCE doit être le maître-mot pour toi même si ta colère est tout à fait légitime.
Courage, ce n'est que le début du bonheur!
Fifitra
Courage!
Imagine toi dans quelques mois, cette période de cicatrisation te paraîtra bien bien lointaine, ça guérira, c'est sûr, ils te l'ont dit l'opération s'est super bien passée, donc encore un peu de patience.
Mais bon sang pourquoi ta mère t'a menti? Dis lui que tu connais la version de ton père et de ta soeur!
J'enrage pour toi!
Bon là je m'emporte, mais je répète, keep cool pour ta cicatrisation, c'est pas une partie du corps qui est très simple (ben oui...), alors laisse-toi tranquille :-)
Coucou ! Bien longtemps que je n'ai pas laissé trace de mon passage ici, mais je te lis, et bien que la télépathie ne soit pas infaillible, je pense beaucoup à toi.
A la lecture de ton message, plusieurs remarques me viennent à l'esprit... Dans le désordre :
- tes relations avec ton père ont toujours été "pudiques", d'après ce que tu décris. Le jour où tu as parlé de lui, tu disais que c'était comme ça depuis toujours, que tu aimerais un peu plus de dialogue mais pas forcément que c'était une grande blessure dans ta vie. Cette pudeur a quand même l'air d'avoir son charme. S'il a une autre relation avec ta soeur, ce n'est pas totalement étonnant. L'histoire de ma famille n'est pas la même, mais je me sens plus proche de ma mère que de mon père, je ne sais jamais comment lui parler, alors que ma soeur et lui sont de grands amis. Je comprends tout à fait que ça t'ait fait mal au coeur, mais si ton père a abordé ce sujet une fois, ça veut dire qu'il ne l'évite pas. C'est plutôt positif : ainsi, si un jour tu choisis de lui en parler (puisque pour le moment il ne semble pas décidé à faire le premier pas....), il ne t'enverra pas dans le flou. Il aura quelque chose à te dire.
- En ce qui concerne ta mère... Eh bien, qu'y a-t-il à dire ? Le fait est qu'elle s'en veut très sûrement, pour avoir menti aussi délibérément. En tout cas, il y a quelque chose à creuser là-dessous, ça sembke pas clair du tout :/
- Quand on traverse une épreuve aussi éprouvante (euh... je manque de vocabulaire, désolée), même si elle est positive pour nous, comme c'est ton cas, il est tout à fait normal que, psychologiquement, ce ne soit pas évident ou facile. Avec le soutien de ton homme, de tes amis, de tes blog-amis, et avec toute la force de caractère que l'on devine aisément en te lisant, je ne doute absolument pas que tu ailles mieux et vite !
En tout cas, ne te décourage pas, la vie sera de plus en plus belle :-)
Bisous
Coucou Papillon !
D'abord patience, ce qui met du temps à se défaire met également du temps à se reconstruire. Quand on y réfléchit, c'est quoi 5 semaines par rapport à toutes ces années passées ?
Cependant je comprends ton agacement et ton impatience. Je pense surtout que tout est accentué par le fait que tu as l'impression que rien autour n'a vraiment évolué, tes parents ne t'ont toujours pas demandé pardon, tu n'en sais pas plus sur ta mère, a t-elle menti ou dit la vérité ?
Tant que tu n'auras pas de réponses, tu ne pourras pas vraiment te sentir mieux et avancer. Si tu n'as pas le courage de leur parler, écris une lettre, c'est un ptit peu plus simple, ça te permettra de poser exactement les bonnes questions sans te laisser destabiliser par leurs réponses.
Ce dialogue est primordial pour toi, alors ne tarde pas trop à te poser des questions toute seule. Cette confrontation avec tes parents devient de plus en plus indispensable, fonce !
Ça va aller j'en suis sûre. Je te fais de gros bisous.
Nono
Ps : Je viens de changer de blog...Fais un tour
Difficile de venir sur internet en ce moment car les journées sont trop courtes !
Mais je ne t'oublie pas et pense bien souvent à toi !
Courage, ça cicatrise, ça cicatrise !
Pour le reste, tu ne peux pas savoir ce que ça remue en moi de souvenirs, questions sur mes réactions par rapport à mes parents.
Mais je suis trop lâche et en même temps, j'ai vraiment l'impression d'avoir tourné la page avec eux. Si ce n'est tous ces gens qui s'entêtent à dire "oui mais ce sont tes parents ! On n'en a pas d'autres... !"
Je t'embrasse.
Bonjour papillon,
je compatis.
Pour tes parents, et notamment ta mère, loin de moi l'idée de te dire de les aimer malgré tout et contre tout. L'amour ne se commande pas et ne se force pas.
Simplement la colère et la rage ne changeront rien à la personnalité de ta mère. Le fait d'avoir intégré des valeurs pourries, et le fait de mentir pour cacher ses bêtises plutôt que de les assumer, ça démontre une certaine faiblesse de caractère.
(Ceci dit, c'est quand même curieux que tes deux parents aient tous deux la même excuse: c'est quelqu'un d'autre qui est responsable et je n'ai pas pu l'empêcher).
Je suis désolée que tu n'aies pas une famille aimante et responsable. Mais en revanche tu es courageuse et mature.
Tagada.
Bonjour Papillon,
Il y a en chaque enfants cette croyance absolue que sa mère peut '' lire en lui '', qu'elle sait tout de ses peurs et de ses tristesses... mais même les parents les plus attentifs peuvent passer à coté d'un '' appel au secours '' non formulé...
Il me semble que tu as aussi quelques questions à poser au Docteur Foldès! ;-)
Avant tout, je tiens à vous remercier du fond du coeur pour votre soutien.
Un loooooooong hurlement? Je suis partante, Fyfe, je sens que ça me ferait du bien !
Elté Reblogged, mon impatience par rapport à la cicatrisation physique est liée à ce coup de poignard moral que je viens de prendre. Pourquoi ma mère m’a menti ? C’est vraiment LA question du moment. Je n’arrive pas à comprendre ce qui se passe dans sa tête.
Je n’ai plus du tout envie de lui parler. Mais alors, plus du tout.
Mumu, si ma colère était une couleur, elle serait grise cendre, si c’était un son, ce serait le bruit d’un verre qui se brise, une odeur, celle du plastique brûlé, une sensation, une sorte de décharge électrique et un goût, quelque chose de très amer (comme la quinine).
Je pense suivre ton conseil Fifitra et tâcher de ne plus y penser. Je reviendrai sans doute sur ce possible mensonge de ma mère et sur ce silence de mon père. Mais plus tard. Là, je n’ai pas envie d’être en contact avec eux. Je n’en peux plus d’être déçue.
Le docteur Foldès m’avait dit que la cicatrisation durait 6 semaines en moyenne. Donc théoriquement, là, c’est la dernière semaine. Sauf que si c’est uen moyenne, j’en ai peut-être pour encore plusieurs semaines (et avec ma chance, je sens bien ce scénario se réaliser). Pfff… Mais bon, je patiente, je patiente. C’est tout ce que je peux faire de toutes façons :(
Mlle Crapaud, je crois que je suis jalouse de cette relation qu’entretiennent mon père et ma sœur. Spécialement en cette occasion où, ironie du sort, je constate qu’elle, qui refuse de parler d’excision, en a justement discuté avec lui, qui est plutôt mutique sur le sujet. Moi j’ai pris mon courage à deux mains pour écrire et envoyer cette lettre, du coup, ça m’énerve trop qu’il ne s’ouvre pas sur le sujet. D’autant qu’il l’a déjà fait avec ma sœur…
Pour ce qui est de ma mère, c’est tout de même bizarre de mentir si elle s’en veut. Je veux dire que c’était l’occasion de se confesser. Et en plus, elle se précipite pour le faire, c’est louche quand même, je trouve. Non franchement, j’ai plutôt l’impression qu’elle a blindé son alibi en étant la première à me le donner. Du coup, quoi qu’en disent les autres, j’ai toujours ce vieux doute comme quoi elle est peut-être innocente. Pfff….
Nono, je sais bien que tu as raison et que quelques semaines ne sont rien en comparaison de toutes ces années. Mais je craque, là. J’ai effectivement besoin de choses positives. J’aimerais bien savoir le fin mot de l’histoire un jour. Mais tu vois, là, c’est peut-être de l’amour-propre mal placé mais je refuse d’aller de nouveau vers mes parents. C’est toujours moi qui vais vers eux. Et vu ce que je récolte, je n’ai plus envie de faire d’effort. De toute façons, ce sujet sera toujours là entre nous, comme un iceberg invisible et je ne tomberai plus dans le panneau du «Tout va bien, on s’aime tous et il n’y a pas de problème». Il y aura peut-être confrontation un jour (et plus ça va, plus c’est sûr parce que j’en ai quand même gros sur la patate, là), mais ça ne sera pas maintenant. Là, tout de suite, j’essaie d’accepter l’ampleur de la déception que me causent mes parents…
PS : Ca marche, je vais passer te voir « chez toi » :)
Je suis ravie de te relire, Lalita. Si j’ai bien compris, tu as rompu avec tes parents? Il y a eu confrontation ou tu n’en a pas eu besoin pour t’éloigner d’eux? Moi aussi, je me trouve assez lâche de ne pas appeler immédiatement ma mère pour lui dire que je ne la crois pas. Mais je n’y arrive pas. Et je me dis que l’important, c’est de me sentir bien. Tant pis si mes parents ne reconnaissent pas leur faute, je ne vais pas leur arracher l’aveu de la bouche. Parce que ça ne changerait rien. Je ne leur pardonnerais pas.
Bonjour et merci Tagada. Figure-toi qu’en thérapie, je suis enfin en train de déboulonner ma mère de son piédestal. Ma psy me dit qu’il va falloir que j’accepte que, certes, elle est ma mère mais aussi une femme. Avec son caractère, sa personnalité, ses défauts et ses qualités. Tu sais, pour moi, les parents sont responsables de la sécurité de leurs enfants. Alors ils ont beau dire (enfin ma mère puisque, comme on le sait, mon père n’aborde pas le sujet), il n’empêche que c’est de leur faute si on m’a excisée. Ca paraît injuste dit comme ça, mais mon père savait que sa femme y pensait, que sa mère avait déjà fait exciser certaines de ses petites filles (nous n’étions pas les premières, c’est sûr) et pourtant, il nous laisse seules dans le village. Quant à ma mère, au pire elle était dans le coup, au mieux elle n’était pas au courant, mais une fois qu’elle a su que ma grand-mère nous avait envoyées dans la brousse pour nous faire exciser, elle n’est pas venue à notre secours. C’était ce qui manquait dans son appel la veille de mon entrée en clinique. On dirait que ça ne lui a rien fait du tout. Alors bon, ça me paraît clair qu’ils ont des choses à se reprocher tous les deux…
Hello Cornélie! Les parents ne sont pas devins, c’est vrai, si je ne leur dis pas ce que j’ai sur le cœur, ils ne peuvent pas le « lire en moi », je le sais bien. Mais là, vois-tu, je suis déçue. J’ai le sentiment qu’ils ne cherchent même pas à le savoir, ce que j’ai sur le cœur, voire qu’ils ne veulent pas le savoir. Ma psy me serine sans cesse qu’ « on est responsable de ce qu’on fait de ce qu’ont fait de nous nos parents », une phrase de Sartre. Et je veux faire quelque chose de bien de ce qu’ont de moi mes parents. Je ne vais pas attendre de réussir à leur parler.
Tant pis si je n’y arrive pas, j’ai déjà beaucoup à faire avec moi-même. Comme localiser ces satanées petites lèvres ! Vivement dans 11 jours que je vois le docteur Foldès, il me faut un plan de ma région génitale, là… :)
Prends bien soin de toi, Papillon...
Derrière tous ces '' pseudos rigolos '', il y a des personnes en vrai, qui pensent à toi et espèrent que tu sois heureuse...
Passe un bon week end!
Courage Papillon, le moral va revenir, c'est un coup de passage à vide, il aurait été étonnant que tu passes à travers des trucs pareils sans jamais ressentir ce genre de chose, je pense.
C'set extraordinaire que tu sois capable d'écrire tout ça de cette façon à la fois si simple et si pudique et élégante, tu m'impressionens beaucoup.
Tu sembles être une jeune femme assez hors du commun, j'ai bien envie de dire que tu as de sacrées raisons d'être fière de toi !
Je pense qu'on a tous de la colère contre nos parents, la tienne a évidemment de vraies raisons bien plus graves que pour la plupart d'entre nous, mais ça ressemble aussi à un processus qui se fait de toute façon chez les jeuens adultes (j'espère ne pas dire d'énormes âneries, si c'est le cas je m'en excuse d'avance ;-).
Je me permets de te faire une bise de réconfort ;-)
[traduit de l'anglais avec difficulté :)]
Je te prie de ne pas transformer une affirmation de vie (ton opération et ton progrès avant et après) à quelque chose d’autre. À la fin, comment tes parents réagissent et ce qu'ils disent maintenant, ou même ce qu’ils ont fait et pourquoi, n’importe pas. Ça ne va pas changer rien et ça ne diminue pas de tout ce que tu a fait pour toi-même.
Ton courage est une inspiration pour beaucoup de monde, alors ne te désespères pas ! Ton avenir est ce que compte maintenant.
bon courage !! On ne peut pas être tous les jours optimistes, y'a des moments de ras le bol et dans ton cas particulièrement justifiés et compréhensibles !! Mais bon au moment où tu lis ce comm' ça va peut être déjà un peu mieux ... au moins je l'espère ;o)
Je suis un peu en retard pour commenter, et j'espère que ça va mieux !
Dans une famille, il y a toujours des tiraillements, il y a de la manipulation, l'un qui parle à l'autre de trucs dont il n'ose pas parler à celle avec qui il faudrait en parler... Et puis il y a des mois, des années, voire parfois des décennies de choses qui n'ont jamais été dites. Et si elle te ment, ta mère, c'est peut-être tout simplement par... j'allais écrire lâcheté... peur de casser quelque chose.
En tout cas, toi, tu as pris ta liberté. Tu as ton homme, tu es en train de récupérer ton clitoris, envers et contre tous (toutes?) et tu as fait un travail génial sur toi-même et sur ton corps.
Même si tu voudrais qu'elle ne mente pas, qu'elle s'excuse, et qu'elle ne le fait pas, tu es libérée.
Elle, elle est prisonnière d'actes d'autrefois, de sa culpabilité et ce n'est pas, pour une femme de sa génération, facile de s'excuser auprès de sa fille. Mais ça viendra peut-être.
Merci Cornélie! C’est vraiment gentil, tu sais ? Tous ces petits mots me mettent du baume au cœur et m’empêchent de ruminer ad vitam aeternam.
Tu avais raison Hélène , ça va bien mieux aujourd’hui. Il n’est pas dit que j’ai atteint la rive de la sérénité, mais ça fait du bien de revenir à un peu plus de légèreté.
C’est intéressant que tu mentionnes les jeunes adultes et leur colère à traverser. Je n’ai jamais fait de crise d’adolescence et je trouve que cette période y ressemble beaucoup. C’est encourageant de savoir que je n’obtiendrai peut-être jamais la vérité et mes parents ne me présenteront peut-être jamais leurs excuses, mais j’aurai gagné en liberté.
Je crois que la légitimité de la colère qu’on éprouve contre ses parents n’est pas proportionnelle à l’énormité de ce qu’ils ont pu nous faire, enfants. Je crois que la colère qu’on éprouve contre ses parents a de vraies raisons à partir du moment où on la ressent.
L’effort que tu as fait de traduire ton commentaire me touche beaucoup Lapis ruber. Et en plus, je pense que tu as raison. Je ne vais pas laisser détruire tout ce que j’ai fait jusqu’ici parce que mes parents me déçoivent. Ce matin, je vais mieux. J’ai un peu mis de côté cette affaire avec mes parents et je me consacre à moi.
Merci encore pour ces jolis mots (la traduction donne un certain charme à tes phrases, je trouve).
Oui, Emelire, je me sens mieux. En réalité, je me suis dit que c’était tant pis pour mes parents, qu’ils pouvaient réagir comme ils voulaient finalement mais qu’il ne fallait pas que je me laisse ronger par la déception. Alors je me suis remise au premier plan de mes préoccupations, j’ai décidé de vivre ma vie et je me suis fait plaisir ce week-end. Du coup, aujourd’hui, mon moral a pris quelques degrés. :)
Merci pour ton commentaire Claude. C'est vrai qu'il y a, dans ma famille aussi, des mots à propos des uns et des autres, des choses qui sont évoquées avec les uns mais pas avec les autres. J'imagine que ce genre d'histoires, il y en a dans toutes les familles. Je me demande si c'est par lâcheté que ma mère m'a menti. Parce que l'idée que c'est pour préserver quelque chose, je n'y crois pas. Je ne crois pas que le mensonge, dans un cas comme celui-ci, puisse se justifier de quelque manière que ce soit. Enfin bon, c'est à elle de vivre avec...
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